L'orientation via l’offre privée en France : l’envers du décor est une réalité alarmante. Partie 4.
Les chiffres sont sans appel : 43% des jeunes choisissent une voie sans projet professionnel défini. Une situation préoccupante qui mérite notre attention. Parce que déjà, nous l’avons abordé, choisir une voie, ce n’est pas choisir un métier.
Les entreprises privées et bien des « experts » indépendants ont pris le relais des conseillers au sein des écoles, en proposant différents services d’orientation scolaire et professionnelle basés souvent exclusivement sur le principe tests + bilan.
C’est très pratique au niveau du choix des intervenants, car cela peut être mis en œuvre par n’importe qui ! Malheureusement pour l’élève, tout n’est pas aussi rose…
Donc en définitive, au niveau de l’offre privée et quelle que soit l’appellation utilisée, nous avons :
- Les tests d’orientation,
- Les tests d’orientation couplés à des bilans/conseils d’orientation,
- coaching d’orientation.
Les Bilans et Conseils d’orientation sont exactement la même chose. Ils ont pour préalable la passation de différents tests dont l’origine et la validation nous sont inconnues. Par contre, les bases sont toujours les mêmes : les tests de personnalité au travail du type RIASEC ou MBTI.
Les chiffres qui devraient nous alerter (Cnesco 2018)
Sur un échantillon représentatif de 1158 jeunes (60% orientés par les parents et les profs):
- 37% déclarent n'avoir reçu AUCUN accompagnement
- 54% ont abandonné leurs aspirations suite à des découragements
- 37% changent de filière avant la fin de leur Licence
Le coût caché de la mauvaise orientation
Au-delà de l'aspect financier (services d'orientation, années d'études supplémentaires), n'oublions pas l'impact psychologique : perte de confiance, démotivation, errance vocationnelle.
Pourquoi un tel échec ?
Le système actuel repose principalement sur des tests de personnalité (RIASEC, MBTI) détournés de leur usage initial. Ces outils, bien que pratiques, ne peuvent remplacer une réflexion approfondie sur son avenir professionnel.
Les trois failles majeures :
- Des tests de personnalité inadaptés à une réflexion d'orientation
- Des bilans automatisés, sans réelle personnalisation
- Des intervenants insuffisamment qualifiés
La suite en Partie 5. C’est là qu’on va commencer à rigoler un peu !