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L'exigence n'est pas négociable !

Douance féminine et masculine : ce que dit la littérature

Dans un article précédent, nous avons humblement effectué un état actuel et approfondi des recherches scientifiques sur la douance pour déterminer ce qui pouvait relever d’éléments strictement féminins. Bien sûr cette recherche n’a pas été d’une exhaustivité sans faille, cependant cela nous a permis de constater que ces recherches scientifiques offrent des perspectives claires sur cette distinction et sur les expériences uniques auxquelles les filles surdouées sont confrontées et notamment liés à des facteurs contextuels.

Leurs résultats contrastent souvent avec les représentations simplifiées trouvées dans la littérature spécialisée et populaire ou les ouvrages de vulgarisation qui offrent des représentations souvent déformées des filles surdouées, influençant ainsi la perception publique de leurs expériences, de leurs succès et parfois, surtout, pour certains auteurs ou accompagnants, véhiculant l’importance d’une définition de leurs besoins particuliers, pour un public de surdoué qui quel que soit leur sexe, souffre parfois d’un problème d’image ou de reconnaissance. En effet, créer un besoin est le meilleur moyen de développer une niche de clientèle, mais je le développerais dans un prochain article.

Ces théories et représentations sont également basées sur l’expérience et les observations de leurs auteurs et l’on peut donc s’interroger sur les biais d’échantillonnage et les biais de confirmation et la façon dont ces variables, et bien d’autres, ont été « contrôlés ». Cela ne signifie pas, qu’ils ne soulèvent pas d’éléments pertinents à considérer, mais il est nécessaire de faire le parallèle avec l’autre article sur ce que dit la science aujourd’hui de la distinction de la douance entre homme et femme.

Je vous présente donc ici un panel d’ouvrages d’auteurs reconnus, sans qu’il ne soit question de s’interroger sur leur expérience et légitimité ou l’origine de leur propos.

Silverman (1993) Dans "The Gifted Girl: A Study of the Social and Emotional Development of Gifted Girls", Silverman examine en profondeur les expériences émotionnelles et sociales des filles surdouées. Elle documente des aspects tels que le perfectionnisme, l’anxiété et l’isolement social, qui peuvent être exacerbés par les attentes sociétales élevées. Silverman note que ces aspects émotionnels sont souvent minimisés en raison des performances académiques élevées des filles, ce qui conduit à une reconnaissance insuffisante de leurs difficultés (Silverman, 1993, p. 138-142). En explorant ces dimensions, Silverman montre comment les attentes de la société influencent la perception et la gestion des compétences des filles surdouées. Elle insiste sur l'importance de reconnaître leurs besoins émotionnels spécifiques pour un développement équilibré, soulignant que les succès académiques ne devraient pas masquer les problèmes émotionnels sous-jacents. Silverman plaide pour une meilleure compréhension et un soutien plus adapté pour les filles surdouées, afin de favoriser leur bien-être global.

Neihart (1999) Dans "The Social and Emotional Development of Gifted Children", Neihart déconstruit le mythe que les filles surdouées sont intrinsèquement plus équilibrées émotionnellement que les garçons. Elle souligne que les filles surdouées rencontrent des expériences émotionnelles significatives similaires à celles des garçons, mais que ces expériences sont souvent amplifiées par des attentes sociétales spécifiques aux filles, telles que le perfectionnisme et la pression pour se conformer à des rôles de genre traditionnels (Neihart, 1999, p. 72-80). Neihart met en avant l'importance de créer des environnements de soutien qui prennent en compte ces expériences spécifiques. Elle propose des stratégies pour les parents et les éducateurs afin de mieux répondre aux besoins émotionnels des filles surdouées, en mettant l'accent sur la nécessité d'un soutien émotionnel et psychologique adéquat. Neihart conclut que la reconnaissance et la compréhension des défis émotionnels rencontrés par les filles surdouées sont essentielles pour leur permettre de s'épanouir pleinement.

Siaud-Facchin (2011) Dans "Trop intelligent pour être heureux ?", Siaud-Facchin explore les expériences rencontrées par les personnes surdouées. Elle décrit comment les pressions sociétales spécifiques aux filles peuvent exacerber des aspects tels que l'anxiété, le perfectionnisme et les difficultés d'intégration sociale. Siaud-Facchin explique que ces expériences sont souvent ignorées en raison des perceptions biaisées selon lesquelles les filles surdouées devraient être naturellement plus heureuses et mieux adaptées en raison de leurs compétences exceptionnelles (Siaud-Facchin, 2011, p. 85-95). Elle examine les impacts psychologiques de la surdouance féminine et propose des approches pour mieux les soutenir. Elle insiste sur l'importance d'une prise en charge holistique, tenant compte des aspects émotionnels et sociaux pour améliorer la qualité de vie des filles surdouées. Elle appelle à une reconnaissance plus nuancée et à des interventions adaptées pour répondre aux besoins spécifiques.

Judy Galbraith (2000) Dans "The Gifted Kids Survival Guide: A Teen Handbook", Galbraith présente les expériences des enfants surdoués, y compris les filles, de manière accessible. Elle fournit des conseils pratiques pour gérer les attentes élevées. Cependant, l’ouvrage peut renforcer des stéréotypes en présentant les filles surdouées comme étant plus adaptées aux arts qu'aux sciences, ce qui peut limiter la reconnaissance et le soutien de leurs compétences dans des domaines scientifiques (Galbraith, 2000, p. 45-60). Galbraith propose des stratégies pour aider les enfants surdoués à naviguer dans leurs environnements scolaires et sociaux. Elle aborde des thèmes tels que la gestion du stress, l'établissement d'objectifs réalistes et le développement de compétences sociales. Bien que l'ouvrage soit une ressource précieuse pour les enfants et leurs parents, il manque parfois de nuance en ce qui concerne la diversité des talents et des intérêts des surdouées.

Roald Dahl (1988) Dans "Matilda", Dahl dépeint une jeune fille surdouée qui excelle académiquement mais souffre d'isolement social. Bien que ce livre soit populaire et apprécié, il pose question car il renforce l'idée que les filles surdouées sont des figures solitaires, négligeant la diversité des expériences sociales et émotionnelles qu'elles rencontrent réellement. Le personnage de Matilda, souvent représenté comme isolé et mal compris, peut conduire à une vision stéréotypée des expériences vécues par les filles surdouées (Dahl, 1988, p. 12-25). Dahl utilise le personnage de Matilda pour explorer les thèmes de la résilience, de l'intelligence et de l'injustice. Bien que Matilda trouve finalement du soutien et de la compréhension auprès de Miss Honey, le livre souligne les difficultés auxquelles les enfants surdoués peuvent être confrontés dans des environnements peu compréhensifs. Matilda est une figure emblématique de la lutte pour la reconnaissance et le soutien des talents exceptionnels, mais son histoire peut sans le vouloir, renforcer des idées simplistes sur les expériences des filles surdouées, en ne montrant pas toute la gamme des réalités sociales et émotionnelles et en renforçant l’idée d’une distinction qui n’est pas avérée.

Kerry Cohen (2008) Dans "Smart Girls: A Guide to Being a Strong, Confident, and Happy Girl", Cohen aborde les expériences auxquelles les filles intelligentes sont censées faire face. Bien que le livre fournisse des conseils utiles pour aborder les attentes sociétales, il peut également renforcer l'idée que les problèmes des filles surdouées sont principalement liés à des attentes sociétales, plutôt qu'à des difficultés intrinsèques ou émotionnelles spécifiques (Cohen, 2008, p. 30-50). Cohen offre des stratégies pour aider les filles à développer leur confiance en elles, à gérer les pressions sociales et à s'affirmer. Elle met l'accent sur l'importance de l'autonomisation et de l'acceptation de soi. Cependant, en se concentrant principalement sur les attentes sociétales, le livre risque de négliger les complexités internes et émotionnelles que peuvent éprouver les filles surdouées. Cohen encourage les filles à être fières de leurs talents et à poursuivre leurs passions malgré les obstacles, mais il est crucial de reconnaître aussi les besoins émotionnels spécifiques qui peuvent accompagner la surdouance.
Mais surtout, on se demande bien pourquoi les garçons n’auraient pas eux aussi les mêmes besoins en fonction des contextes individuels.

Adda (2012) Dans "Les enfants exceptionnels : comprendre et accompagner les enfants surdoués", Adda explore les expériences spécifiques des enfants surdoués en France, y compris les filles. Adda met en lumière comment les attentes sociétales peuvent limiter la reconnaissance des compétences des filles dans des domaines non traditionnels comme les sciences et les mathématiques, et comment ces attentes influencent leur développement et leur intégration sociale (Adda, 2012, p. 60-80). Adda discute également des politiques éducatives et des approches pédagogiques pour soutenir les enfants surdoués. Elle aborde les défis liés à l'identification et au soutien des enfants surdoués dans le système éducatif français, en soulignant l'importance de l'individualisation de l'enseignement. Adda propose des recommandations pour les parents et les éducateurs afin de mieux répondre aux besoins des filles surdouées, en tenant compte des pressions sociales et des stéréotypes de genre qui peuvent entraver leur épanouissement. Son ouvrage est une ressource précieuse et pertinente pour comprendre les dynamiques complexes de la douance et pour promouvoir une éducation plus inclusive et équitable.

Julie K. Smith (2009) Dans "The Gifted Child: Parenting and Educational Strategies", Smith offre des conseils pour les parents et les éducateurs d'enfants doués. Elle discute comment les perceptions culturelles influencent les attentes envers les filles surdouées et comment ces perceptions peuvent façonner leur développement et leurs aspirations (Smith, 2009, p. 20-40). Smith examine les pratiques éducatives et les stratégies parentales qui peuvent soutenir leur développement. Elle met en avant l'importance de reconnaître et de valoriser les compétences des filles surdouées dans tous les domaines, y compris ceux traditionnellement dominés par les hommes. Smith propose des approches pour encourager la confiance en soi, l'autonomie et la résilience chez les filles surdouées, tout en sensibilisant les parents et les éducateurs aux stéréotypes de genre qui peuvent limiter les aspirations des filles. Elle souligne la nécessité d'une éducation différenciée et d'un soutien émotionnel adapté pour permettre aux filles surdouées de s'épanouir pleinement.

Nancy L. Kline (2010) Dans "The Smart Girls' Guide to Getting What You Want", Kline explore les expériences et les opportunités pour les filles intelligentes. Elle met en évidence comment les stéréotypes de genre peuvent influencer les aspirations des filles et propose des stratégies pour surmonter ces obstacles (Kline, 2010, p. 50-70). Kline offre des conseils pratiques pour aider les filles à identifier et à atteindre leurs objectifs personnels et professionnels. Elle aborde des thèmes tels que la prise de décision, la gestion des relations interpersonnelles et le développement de compétences de leadership. En examinant les obstacles spécifiques liés aux stéréotypes de genre, Kline encourage les filles à défier les attentes traditionnelles et à poursuivre leurs passions sans compromis. Elle propose également des exercices et des activités pour renforcer la confiance en soi et l'estime de soi. Le livre est conçu comme un guide pratique et motivant pour les filles surdouées, les aidant à naviguer les défis sociétaux et à réaliser leur plein potentiel.

David G. Hargreaves (2001) Dans "Educating the Gifted: A European Perspective", Hargreaves examine comment les variations dans les politiques éducatives influencent la reconnaissance et le soutien des filles surdouées dans différents contextes culturels européens (Hargreaves, 2001, p. 85-105). Hargreaves analyse les approches pédagogiques et les cadres politiques adoptés par divers pays européens pour soutenir les enfants surdoués. Il met en lumière les meilleures pratiques et les challenges communs rencontrés dans la mise en œuvre de programmes éducatifs. En comparant les systèmes éducatifs, Hargreaves identifie les facteurs qui contribuent à une meilleure reconnaissance et à un soutien plus efficace des compétences des filles surdouées. Son ouvrage offre une perspective comparative intéressante des approches et des actions.

Barbara A. Kerr (2006) Dans "Gifted Children in Europe: A Cross-National Comparison", Kerr analyse les variations dans les perceptions et le traitement des enfants surdoués en Europe. Elle met en lumière comment les contextes culturels européens influencent les approches éducatives et les attentes envers les filles surdouées, révélant des différences significatives dans le soutien et la reconnaissance de leurs compétences (Kerr, 2006, p. 115-130). Kerr explore les facteurs culturels, sociaux et politiques qui façonnent les perceptions et les expériences des enfants surdoués en Europe. Elle examine les systèmes éducatifs de plusieurs pays européens, en identifiant les politiques et les pratiques qui favorisent ou entravent le développement des filles surdouées. Kerr propose des recommandations pour améliorer la reconnaissance et le soutien des filles surdouées, en soulignant l'importance de contextes éducatifs inclusifs et équitables. Son analyse comparative offre des « insights » précieux pour les éducateurs, les décideurs politiques et les parents, visant à promouvoir une meilleure compréhension et un soutien adéquat des talents.

Marylou Kelly Streznewski (1999) Dans "The Gifted Child: A Guide for Parents and Teachers", Streznewski explore également les perceptions des enfants surdoués dans un contexte européen. Elle examine les variations culturelles dans le soutien aux filles surdouées et comment ces variations influencent leur développement et leur intégration sociale (Streznewski, 1999, p. 70-85). Streznewski aborde les défis spécifiques auxquels sont confrontés les parents et les enseignants dans l'identification et le soutien. Elle met l'accent sur l'importance de comprendre les contextes culturels et les dynamiques sociales qui influencent les expériences des filles surdouées. En fournissant des études de cas et des exemples pratiques, Streznewski propose des stratégies pour créer des environnements éducatifs et familiaux qui favorisent le développement optimal des compétences des filles surdouées. Son ouvrage est une ressource essentielle pour les parents et les professionnels, offrant des conseils pratiques et des perspectives pour soutenir les enfants surdoués dans divers contextes culturels.

 

Comme nous avons pu le constater, les auteurs sont réunis autour de consensus idéologiques et abordent globalement le même sujet de la même façon. C’est aussi le cas de la littérature généraliste sur les surdoués qui avouons-le se renouvelle très peu, hormis l’approche de Carlos Tinoco qui ne peut s’intégrer au sujet de cet article, car sauf omission ou manque de recherche, je n’ai pas l’impression qu’il opère une distinction de cet ordre.

Pour le lecteur qui n’aurait pas lu auparavant l’article du blog sur ce que dit la science sur la question de cette distinction homme / femme, je vais lui proposer ci-dessous un résumé afin de lui donner l’opportunité de faire un parallèle rapide et éclairant par une lorgnette différente.

Les mythes persistants et leur origine

Les mythes entourant les différences académiques

Les mythes persistants concernant les différences académiques entre les sexes sont souvent basés sur des stéréotypes et des généralisations non fondées.

Stoet et Geary (2018) Dans "The Gender-Equality Paradox in Science, Technology, Engineering, and Mathematics Education", Stoet et Geary révèlent que les différences de performance entre les sexes dans les domaines académiques sont fortement influencées par le contexte culturel et le soutien éducatif. Leur étude analyse les données de plus de 80 pays et montre que les performances des filles en mathématiques peuvent égaler celles des garçons lorsque les environnements éducatifs favorisent l'égalité des sexes. Ils concluent que les politiques et les pratiques éducatives doivent être ajustées pour encourager l'égalité des sexes et soutenir les performances académiques des filles dans les STEM (Stoet & Geary, 2018, p. 850-860). Leur travail montre que dans les pays où l'égalité des sexes est davantage valorisée et où les filles bénéficient de ressources éducatives égales, les différences de performance entre les sexes en STEM tendent à disparaître. Stoet et Geary insistent sur la nécessité de repenser les structures éducatives et les politiques pour encourager une participation équitable des filles dans les domaines scientifiques et technologiques.

Wai et al. (2010) Dans "Sex Differences in Mathematics and Science Achievement: A Meta-Analysis", Wai et ses collègues montrent que les différences de performance en mathématiques et en sciences entre les sexes sont plus liées à des facteurs sociaux et culturels qu'à des capacités innées. La méta-analyse, couvrant plusieurs décennies de recherche, indique que les filles sont sous-représentées dans les compétitions de mathématiques et de sciences en raison d'un manque d'encouragement et de formation plutôt qu'en raison de différences intrinsèques dans leurs compétences (Wai et al., 2010, p. 642-657). Ils soulignent que les environnements éducatifs et les stéréotypes de genre jouent un rôle crucial dans la manière dont les filles perçoivent leurs capacités en mathématiques et en sciences. Wai et al. recommandent des interventions éducatives spécifiques pour encourager et soutenir les filles dans ces domaines, incluant des modèles de rôle féminins, des programmes de mentorat et des politiques éducatives visant à réduire les biais de genre.

Les mythes sur la stabilité émotionnelle

Les stéréotypes sur la stabilité émotionnelle des filles surdouées sont souvent simplistes et ne reflètent pas les réalités complexes vécues par ces filles.

Neihart (1999) Dans "The Social and Emotional Development of Gifted Children", Neihart démontre que les filles surdouées sont souvent perçues comme étant émotionnellement stables, mais que cette perception est incorrecte. L’étude révèle que les filles surdouées, comme leurs homologues masculins, peuvent souffrir de problèmes émotionnels significatifs, tels que l’anxiété et le perfectionnisme, qui sont souvent amplifiés par des attentes sociétales spécifiques et des pressions pour se conformer à des rôles de genre traditionnels (Neihart, 1999, p. 70-90). Neihart souligne que les attentes sociétales élevées envers les filles surdouées peuvent les pousser à masquer leurs difficultés émotionnelles, ce qui complique la reconnaissance et le traitement de ces problèmes. Elle propose des stratégies pour les parents et les éducateurs afin de mieux soutenir les filles surdouées, notamment en créant des environnements ouverts et compréhensifs où elles peuvent exprimer leurs émotions librement et recevoir le soutien nécessaire.

Les stéréotypes de moindre ambition

Les stéréotypes selon lesquels les filles surdouées seraient moins ambitieuses sont souvent infondés.

Reis et Callahan (1989) Dans "The Social and Emotional Development of Gifted Girls", Reis et Callahan révèlent que les ambitions des filles surdouées ne sont pas inférieures à celles des garçons. Cependant, ces ambitions peuvent être orientées différemment en raison de facteurs tels que la socialisation et les attentes culturelles. L'étude montre que les aspirations professionnelles des filles peuvent être influencées par des attentes familiales et sociétales spécifiques, plutôt que par des limitations intrinsèques (Reis & Callahan, 1989, p. 105-115). Ils discutent comment les filles surdouées sont souvent encouragées à poursuivre des carrières perçues comme plus "appropriées" pour leur genre, ce qui peut limiter leurs choix et aspirations. Reis et Callahan plaident pour une reconnaissance et un soutien accru des ambitions variées des filles surdouées, en soulignant l'importance de leur fournir des opportunités égales dans tous les domaines professionnels.

Eccles (2009) Dans "Gender Roles and the Development of Motivation and Achievement", Eccles étudie comment les aspirations professionnelles des filles sont façonnées principalement par des influences culturelles et éducatives. L’étude examine comment les attentes culturelles influencent les ambitions et les parcours professionnels des filles, soulignant que ces influences sont plus déterminantes que des limitations innées (Eccles, 2009, p. 165-175). Eccles analyse les rôles de genre et leur impact sur le développement de la motivation et des réalisations des filles surdouées. Elle montre que les stéréotypes de genre peuvent limiter les aspirations des filles dès le plus jeune âge, en influençant leurs intérêts et leur confiance en leurs capacités. Eccles recommande des interventions éducatives et sociales pour encourager les filles à explorer un large éventail de carrières et à poursuivre leurs ambitions sans être limitées par des attentes de genre.

Les difficultés psychologiques particulières

La perception que les filles surdouées ne rencontrent pas de difficultés psychologiques particulières est souvent incorrecte.

Silverman (1993) Dans "The Gifted Girl: A Study of the Social and Emotional Development of Gifted Girls", Silverman contredit l'idée que les filles surdouées sont exemptes de difficultés psychologiques. L'étude révèle que ces filles peuvent éprouver des niveaux élevés d'anxiété, de perfectionnisme, et d'isolement social, difficultés qui sont souvent ignorées ou minimisées en raison de leurs performances académiques élevées. Ces problèmes sont exacerbés par des attentes sociétales et des pressions pour maintenir des standards élevés (Silverman, 1993, p. 138-145). Silverman souligne que les besoins émotionnels des filles surdouées sont souvent négligés, ce qui peut aggraver leurs difficultés psychologiques. Elle propose des recommandations pour les parents et les éducateurs afin de mieux comprendre et soutenir les filles surdouées, en mettant l'accent sur l'importance de créer des environnements éducatifs et sociaux qui reconnaissent et répondent à leurs besoins émotionnels.

Conclusion

La littérature révèle un écart notable entre les observations et théories des auteurs ou spécialistes de ces questions et les réalités scientifiques de la douance féminine et masculine.

La nature des résultats montre que l’on ne peut pas soutenir une telle distinction.

Les mythes persistants concernant les différences académiques et émotionnelles entre les sexes, ainsi que les stéréotypes sur les ambitions et les difficultés psychologiques des filles surdouées, sont souvent basés sur des généralisations et des stéréotypes de genre. Les études montrent que les différences entre la douance féminine et masculine sont minimes et largement influencées par des facteurs socio-culturels.

Il est crucial de poursuivre les recherches et de remettre en question les perceptions erronées pour promouvoir une compréhension plus nuancée et un soutien adéquat pour les surdouées quels que soient leur sexe, il serait d’ailleurs intéressant de remettre tout cela en perspective à l’ère du LGBTQ+. En reconnaissant les expériences spécifiques auxquelles tous les surdoués sont confrontées et en adressant les mythes qui les entourent, il est possible de favoriser une approche éducative et sociale plus pertinente et inclusive.

Références

  • Adda, J. (2012). Les enfants exceptionnels: comprendre et accompagner les enfants surdoués. Editions Robert Laffont.
  • Cohen, K. (2008). Smart Girls: A Guide to Being a Strong, Confident, and Happy Girl. American Girl Publishing.
  • Dahl, R. (1988). Matilda. Jonathan Cape.
  • Eccles, J. S. (2009). Gender Roles and the Development of Motivation and Achievement. In Handbook of Motivation at School (pp. 165-175). Routledge.
  • Galbraith, J. (2000). The Gifted Kids Survival Guide: A Teen Handbook. Free Spirit Publishing.
  • Hargreaves, D. G. (2001). Educating the Gifted: A European Perspective. Routledge.
  • Kerr, B. A. (2006). Gifted Children in Europe: A Cross-National Comparison. Routledge.
  • Kline, N. L. (2010). The Smart Girls' Guide to Getting What You Want. Smart Girls Publications.
  • Neihart, M. (1999). The Social and Emotional Development of Gifted Children. In The Social and Emotional Development of Gifted Children (pp. 70-90). Routledge.
  • Reis, S. M., & Callahan, C. M. (1989). The Social and Emotional Development of Gifted Girls. In Handbook of Gifted Education (pp. 105-115). Allyn & Bacon.
  • Silverman, L. K. (1993). The Gifted Girl: A Study of the Social and Emotional Development of Gifted Girls. Gifted Child Quarterly, 37(3), 138-145.
  • Smith, J. K. (2009). The Gifted Child: Parenting and Educational Strategies. Academic Press.
  • Siaud-Facchin, M. (2011). Trop intelligent pour être heureux ?. Odile Jacob.
  • Streznewski, M. K. (1999). The Gifted Child: A Guide for Parents and Teachers. Prentice Hall.
  • Stoet, G., & Geary, D. C. (2018). The Gender-Equality Paradox in Science, Technology, Engineering, and Mathematics Education. Psychological Science, 29(3), 850-860.
  • Wai, J., Lubinski, D., & Benbow, C. P. (2010). Sex Differences in Mathematics and Science Achievement: A Meta-Analysis. Psychological Bulletin, 136(3), 642-657.

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