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L'exigence n'est pas négociable !

Comprendre l’origine et la logique des tests d’intelligence et leur limites – La base.

Le premier test de l’intelligence de Binet émane d’une demande de l'institution scolaire.

À la fin du XIXe siècle, la France se trouve face à un défi majeur : l'école est devenue obligatoire, et le système éducatif doit désormais gérer une diversité d'élèves bien plus large qu'auparavant. Cette obligation de scolarisation révèle rapidement des difficultés chez certains enfants, qui semblent incapables de suivre le rythme scolaire imposé. Pour répondre à ce problème, le ministère de l'Instruction publique décide de créer une commission en 1904, avec pour mission de trouver des solutions pour identifier ces enfants en difficulté et leur fournir une éducation adaptée.

C'est dans ce contexte que le psychologue Alfred Binet est sollicité par le ministère. Binet, alors connu pour ses travaux sur la psychologie expérimentale, reçoit la tâche de développer un outil capable de mesurer objectivement l'intelligence des enfants, afin de distinguer ceux qui seraient aptes à suivre un cursus scolaire ordinaire de ceux qui nécessiteraient une éducation spéciale.

Binet, en collaboration avec le médecin Théodore Simon, développe alors ce qui deviendra le premier test d'intelligence standardisé, connu sous le nom d'Échelle métrique de l'intelligence, publié pour la première fois en 1905. Ce test, composé de diverses tâches cognitives, avait pour objectif de mesurer la "capacité intellectuelle" des enfants, en identifiant ceux qui, selon l'échelle de Binet, étaient "anormaux" d'un point de vue scolaire. Ce terme "anormal" faisait référence à une intelligence inférieure à la norme attendue pour un enfant d'un âge donné, et ces enfants étaient souvent orientés vers des classes de perfectionnement spéciales.

Le test de Binet n'était pas conçu pour mesurer une intelligence innée ou universelle, mais plutôt pour évaluer l'aptitude des enfants à réussir dans le cadre du système scolaire français. En d'autres termes, il mesurait les compétences qui étaient considérées comme essentielles pour la réussite scolaire, telles que la compréhension verbale, la mémoire, et les compétences logiques.

Cependant, cette démarche n'était pas exempte de critiques. Binet lui-même était conscient des limitations de son test. Il mettait en garde contre l'interprétation de ces résultats comme une mesure absolue de l'intelligence. Pour lui, le test était avant tout un outil pratique destiné à identifier les enfants nécessitant une aide éducative spécifique, et non un jugement définitif sur leurs capacités intellectuelles.

Malgré ces précautions, le test de Binet a eu une influence durable sur la manière dont l'intelligence a été perçue et mesurée dans le monde entier. Il a jeté les bases pour le développement ultérieur de tests de QI (Quotient Intellectuel) dans d'autres pays, notamment aux États-Unis, où ils ont été largement utilisés à des fins éducatives, militaires, et même eugénistes. Cette évolution a entraîné des débats importants sur la nature de l'intelligence, les biais culturels des tests, et leur rôle dans la légitimation des inégalités sociales.

En somme, le premier test de Binet, bien que conçu comme un outil pratique pour l'institution scolaire, a déclenché une révolution dans la manière dont l'intelligence est mesurée et comprise, soulevant des questions sur la validité et l'éthique de telles évaluations.
Il a été le pilier du développement du test de Weschler qui est utilisé aujourd’hui, toujours dans la même logique scolaire.

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