Toutes les méthodes de mémorisation dans un contexte d'apprentissage scolaire
La mémorisation et son efficacité est la clé de la réussite dans le contexte scolaire pour permettre aux élèves de retenir et de réutiliser les informations apprises. Plusieurs méthodes de mémorisation existent. Voici les principales méthodes de mémorisation utilisées dans l'apprentissage scolaire.
Il est indiqué les types d’apprentissages ou le résultat de recherches indiquant une meilleure performance, mais comme toujours, le contexte est indissociable, La méthode employée n’est pas le seul facteur et il est difficile à isoler, il ne faut pas prendre ces informations autrement que comme une valeur brute qu’il est important de mettre en œuvre ou d’adapter en fonction de la situation, des particularités cognitives, des préférences et du contexte de chacun.
1. La répétition espacée
La répétition espacée consiste à réviser les informations à des intervalles de temps croissants, en fonction de la courbe de l'oubli d'Hermann Ebbinghaus. Des recherches comme celles de Pavlik et Anderson (2008) montrent que cette technique améliore la rétention à long terme. Par exemple, Anki, un logiciel basé sur la répétition espacée, a été largement utilisé par les étudiants en médecine pour mémoriser des quantités massives d'informations avec un taux de réussite accru dans leurs examens.
2. Le mind mapping (cartes mentales)
Les cartes mentales, popularisées par Tony Buzan, sont utilisées pour structurer des informations de manière visuelle et non linéaire. Une étude de Nesbit et Adesope (2006) a montré que les cartes mentales peuvent améliorer la compréhension et la rétention des connaissances en éducation comparativement aux méthodes traditionnelles. Les élèves qui utilisent des cartes mentales dans des matières comme l'histoire ou la biologie ont démontré une meilleure capacité à organiser et retenir des concepts complexes et informations très détaillées.
3. L'association d'idées
L'association d'idées est une technique où l'on lie de nouvelles informations à des connaissances déjà existantes ou à des images mentales. Bellezza (1996) a démontré que les techniques d'association améliorent la mémorisation à long terme, en particulier lorsque des images vives et significatives sont utilisées. Par exemple, les étudiants en langues étrangères utilisent souvent des associations d'idées pour mémoriser le vocabulaire en créant des images mentales ou en associant des mots à des sons similaires dans leur langue maternelle.
4. Le palais de mémoire (méthode des loci)
La méthode des loci, également connue sous le nom de palais de mémoire, est une technique ancienne utilisée pour mémoriser des informations en les associant à des emplacements dans un espace imaginaire. Roediger (1980) a montré que cette technique est particulièrement efficace pour mémoriser des listes longues ou des informations complexes. Par exemple, les champions de la mémoire utilisent régulièrement cette méthode dans les compétitions de mémoire pour se rappeler de longues séquences de chiffres ou de cartes.
5. La mnémotechnique
Les mnémotechniques utilisent des acronymes, des phrases, ou des rimes pour faciliter la mémorisation. Levin (1993) a montré que les mnémotechniques sont particulièrement efficaces pour mémoriser des faits spécifiques, comme les éléments chimiques ou les dates historiques. Par exemple, pour se rappeler l'ordre des planètes du système solaire, la phrase "Mon Vieux Tu M’as Jeté Sur Un Nuage" est couramment utilisée par les élèves.
6. L’auto-explication
L’auto-explication consiste à se parler à soi-même ou à expliquer ce que l’on vient d’apprendre. Des études comme celles de Chi et Bassok (1989) ont démontré que cette technique améliore significativement la compréhension et la mémorisation, notamment dans des matières complexes comme les mathématiques et les sciences. Les élèves qui utilisent l’auto-explication montrent une meilleure capacité à résoudre des problèmes et à transférer leurs connaissances à de nouvelles situations.
7. Le test répété (testing effect)
Le "testing effect" est une technique où les élèves se testent régulièrement sur les connaissances apprises. Roediger et Butler (2011) ont montré que se tester soi-même améliore la rétention des informations à long terme, plus que la simple relecture. Cette méthode est souvent utilisée dans les environnements académiques où les élèves répondent à des quiz ou utilisent des flashcards pour renforcer leur apprentissage.
8. L'apprentissage distribué (distributed practice)
L'apprentissage distribué consiste à étaler l'étude sur plusieurs sessions plutôt que d'apprendre tout le contenu en une seule fois. Cepeda et al. (2006) ont montré que cette méthode améliore la rétention à long terme, particulièrement pour l'apprentissage de langues étrangères ou de la musique. Les étudiants qui adoptent l'apprentissage distribué ont montré des performances académiques supérieures dans des tests et examens.
9. La méthode Cornell
La méthode Cornell est une technique de prise de notes qui aide à organiser et réviser l'information. Une étude de Jacobs et al. (2002) a montré que les élèves utilisant cette méthode avaient une meilleure compréhension des sujets étudiés et une rétention plus durable des informations. Elle est souvent utilisée dans les écoles et les universités pour améliorer l'efficacité de la prise de notes pendant les cours.
Conclusion
Il n'existe pas de méthode universelle de mémorisation qui fonctionne identiquement pour tous les élèves ou pour toutes les matières. Chaque méthode a ses forces et ses limites, et l'efficacité dépend souvent du style d'apprentissage de l'élève et du type de contenu à mémoriser. Les enseignants devraient être force de proposition pour leur matière et les élèves devraient expérimenter différentes techniques pour trouver celles qui conviennent le mieux à leurs besoins spécifiques, tout en combinant plusieurs méthodes pour maximiser l'apprentissage et la rétention des informations.
Références
- Pavlik, P. I., & Anderson, J. R. (2008). Using a model to predict and optimize the scheduling of practice. Journal of Experimental Psychology: Applied, 14(2), 101-117.
- Nesbit, J. C., & Adesope, O. O. (2006). Learning with concept and knowledge maps: A meta-analysis. Review of Educational Research, 76(3), 413-448.
- Bellezza, F. S. (1996). Mnemonic methods to enhance storage and retrieval. Memory, 4(4), 309-330.
- Roediger, H. L. (1980). The effectiveness of four mnemonics in ordering recall. Journal of Experimental Psychology: Human Learning and Memory, 6(5), 558-567.
- Levin, J. R. (1993). Mnemonic strategies and classroom learning: A twenty-year report card. The Elementary School Journal, 94(2), 235-244.
- Chi, M. T. H., & Bassok, M. (1989). Learning from examples via self-explanations. Journal of the Learning Sciences, 1(1), 37-70.
- Roediger, H. L., & Butler, A. C. (2011). The critical role of retrieval practice in long-term retention. Trends in Cognitive Sciences, 15(1), 20-27.
- Cepeda, N. J., Pashler, H., Vul, E., Wixted, J. T., & Rohrer, D. (2006). Distributed practice in verbal recall tasks: A review and quantitative synthesis. Psychological Bulletin, 132(3), 354-380.
- Jacobs, J. E., & Paris, S. G. (2002). Children's metacognition and the teaching of study skills. Metacognition in Learning and Instruction, 9, 19-32.