Ce test vous révélera votre vocation professionnelle en 15 minutes ! Partie 5.
En introduction, il est nécessaire de circonscrire les contours du test d’orientation, son origine et sa réelle portée. Vous en avez déjà lu des titres comme ça, hein ?
Vous voulez savoir pourquoi ils vous prennent encore plus pour des cons que ce que vous pensez déjà ? Lisez la suite.
Mais non ne soyez pas déçu de ne pas avoir de super test à faire ! Ce que vous allez lire sera beaucoup plus révélateur et intéressant.
Non mais l’idée ici c’est que vous compreniez le fond. Alors ok, on le sait, comme le dirait notre regretté Jean Pierre Coffe : les tests, C’EST D’LA MERDE !
Et malgré cela, il y en a dans tous les magazines féminins, les sites de dev perso et de psychologie et vous en raffolez. Si vous ne les aimiez pas, ils ne vous les proposeraient pas, bien. C’est de la merde, mais vous en consommez.
Surtout pour l’orientation.
Mais vous ne savez pas pourquoi et beaucoup les utilisent quand même, sous couvert de raisons idiotes.
Vous devez comprendre le problème, le mécanisme et la supercherie de l’approche pour accompagner intelligemment votre ado. Allons-y !
L’attirance pour les tests s’appuie au minimum sur ces trois ressorts de la psychologie humaine :
- Le plaisir lié à l’instinct primaire de vouloir en savoir plus sur nous-même.
- La tendance naturelle à s’identifier, à se retrouver dans ce qui est dit malgré l’absence totale de contexte. Je vous renvoie à l’effet Barnum.
- Le troisième ressort est la tendance naturelle que l’on à vouloir repousser, voire déléguer, à faire faire par un autre ce que l’on pourrait ou devrait faire soi-même. Bref la flemme, et dans le cas des adolescents, c’est à associer avec des récompenses émotionnelles qui leur donnent beaucoup plus de plaisir, que de réfléchir à leur avenir, ces questions d’orientation pouvant générer beaucoup d’angoisse.
Tout cela explique le succès de l’astrologie ou de la voyance.
Les tests sont la base de 95% des méthodes d’orientation.
En 20 ans, j'en ai accompagné des étudiants brillants qui avaient basé leur avenir sur ces résultats et 3 conseils.
La réalité ? C'est une supercherie bien rodée.
Et voici pourquoi très succinctement :
- Ces fameux "tests d'orientation" ? Ce sont en réalité des tests de personnalité au travail (RIASEC, MBTI) détournés de leur usage initial. Dont l’intérêt est limité mais a pris des proportions prépondérantes dans le monde du travail et du dev perso.
Tout le monde tombe dans le panneau et sans y réfléchir considère qu’il est normal de penser qu’il faut une certaine personnalité pour faire tel ou tel métier. Mais non, ce n’est pas la personnalité qui définit compétences et envie. - Même si certains éléments de la personnalité ont un intérêt, ils sont basés sur une vision limitée et dépassée :
- La personnalité serait "stable"
- Les aptitudes seraient "figées"
- Les qualités pour des métiers seraient "prédéfinies"
Qui se comporte exactement de la même façon au travail et à la maison ? Personne.
LE deuxième effet Kiss Cool lié au problème (bon si vous ne comprenez pas vous pouvez taper ces termes dans youtube, vous passerez un moment de détente avant de revenir) :
Ces tests (comme tous les autres services d’orientation) modifient subtilement votre demande initiale :
Vous cherchez : "Quel métier je veux vraiment faire ?" Ils répondent à : "Pour quel métier êtes-vous fait ?"
Réfléchissez, ils ne peuvent pas répondre à la première question !
C’est comme si l’on vous présentait quelqu’un et qu’après deux heures de discussion on vous expliquait qu’il s’agit de votre âme sœur alors que vous n’avez aucune affinité avec cette personne et ne l’appréciez pas plus que cela.
C’est assez perturbant finalement.
Alors pourquoi cela ne marche pas ?
La personnalité, les compétences, les qualités, les défauts, les résultats n’ont rien à voir avec ce l’on aime et ce que l’on veut ou notre envie.
Comment le test standardisé peut prendre en compte :
- L'étudiant passionné par 10 domaines différents
- L'artiste qui s'ennuie dans le système classique
- Le "scanner" qui aime explorer sans cesse de nouveaux horizons
- Le visionnaire qui rêve d'un métier qui n'existe pas encore
- Le HPI
- Le multipotentiel
Ce n’est pas une question de personnalité et ce n’est pas non plus totalement une question de compétences !
Vous connaissez les compétences d’un parent solo ?
Il peut ranger, nettoyer une maison, faire faire leurs devoirs et donner le bain aux enfants pendant qu’il prépare le repas. Et bien d’autres choses encore en mode multi-tâche.
Pensez-vous que tous les parents solos voudraient forcément d’une carrière qui utilise ces compétences-là ?
Je vous fais grâce de l’élaboration sur l’influence et la menace sur l’objectivité de la réflexion de l’étudiant, mais je vous invite à y réfléchir.
Je crois que l’on a fait le tour sur les tests.
S’orienter c’est faire un choix. Choisir un métier, une activité professionnelle.
Transformons cette triste réalité en amusement : et vous, quelle a été votre expérience avec les tests d'orientation ? Ont-ils vraiment influencé vos choix de carrière ? Partagez votre histoire en commentaires sur LK !