Besoin d’enseigner la persévérance à votre enfant / ado ?
La persévérance est ce qui changera fondamentalement sa vision de l’effort, du travail scolaire, d’une activité professionnelle, et c’est souvent ce qu’il y a de plus difficile à favoriser, l’enfant ou l’ado peut vite se décourager, zapper devant la difficulté.
Cependant, vous avez remarqué, pour tout donner pendant trois heures et passer un niveau dans son jeu vidéo, là pas de problème. Seulement la persévérance multicontextuelle c’est mieux.
Alors je ne vais clairement pas vous conseiller le jeu vidéo car vous cherchez déjà sûrement des solutions pour encadrer sa pratique, ce qui sera l’objet de mon prochain article, mais c’est le même concept : il doit apprendre à maitriser le gameplay pour gagner, mais l’idée c’est quand même de le faire décoller de l’écran.
La persévérance pour quelque chose d’un peu addictif, associé à l’effet de groupe, et bien d’autres composantes, n’est pas la même chose que la persévérance de l’effort pour ce qui est difficile et long.
Entre votre ado qui joue à son jeu vidéo et Inoxtag qui gravit l’Everest, la notion de persévérance et d’effort est d’un autre ordre.
La recette peut se trouver à la fois dans le fait de déléguer mais aussi d’inverser le paradigme, c’est à lui de faire les efforts pour en tirer des enseignements.
Les philosophies usuelles de l’ordre de « il faut se donner à fond », « on a rien sans rien », « si tu crois que cela va te tomber tout cuit… » et compagnie, ne marchent pas, vous l’avez déjà constaté, nous en parlons depuis 20 ans, il y a trop d’enjeu, vous caractérisez l’investissement, d’emblée c’est perçu comme difficile, etc.
Vous cherchez à le motiver mais vous brassez du vent.
Une recette possible consiste pour développer cette compétence à se faire épauler par une activité sportive ou manuelle qu’il aime ou qui l’attire et dans lequel il est difficile de progresser, j’entends ici où il va en prendre conscience.
Il doit se créer un but à atteindre, il faut que ce soit lui qui définisse l’enjeu.
L’objectif n’est pas qu’il réussisse forcément, car même un échec ou un abandon lui servira d’appui perceptif. Mais il doit le vivre et sortir du conceptuel.
L’objectif, c'est qu’il se confronte à une difficulté qui lui demande vraiment d’acquérir des compétences pour y arriver et qu’il se rende compte de cette nécessité.
L’élément clé est qu’il va devoir se dépasser et faire preuve de persévérance, c’est l’enjeu ici.
Le football, le tennis ou le ping pong : il ne concevra pas forcément la difficulté, les progrès seront trop rapides.
Je vous propose deux idées, mais il y en a d’autres.
1) Le skateboard : La maitrise d’une figure aussi simple que le « ollie » (faire sauter la planche grâce à un simple jeu de jambe) demande des heures, des semaines, des mois d’entrainement.
2) Le modélisme mais « à monter soi-même » : car pour passer de, je monte la voiture en kit à je la fais rouler, il va devoir aller beaucoup plus loin qu’avec ses lego.
Je pourrais détailler, mais ces deux activités apportent des compétences transférables intéressantes.
Vous ne pouvez pas écarter sa motivation profonde sous peine qu’il s’essouffle. À vous de choisir une activité pour laquelle vous devez être prêt à ce qu’il abandonne devant la difficulté. Et ne volez pas à son secours.
Pensez-y, la persévérance s’apprend par l’expérience. (et l’envie)